a flock of birds sitting on top of power lines
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Du 5 au 7 septembre 2025 s'est déroulé un évènement important auquel j'ai contribué : l'UE de mon association de cœur, Visions Collectives.

Il faut que je vous raconte !

En septembre 2024 je participais à l'université d'été et, lorsque le moment de créer la future équipe organisatrice est arrivé, je me suis proposée avec 6 autres personnes : Marc Spina, Thierry Mignot, Marina Kozloff, Catherine Mayet, Christophe Gauthier, Maxim Boels-Preschey et moi-même. Nous voici parti pour un challenge, une aventure collective.

Après une année de réunions, de créativité, d'émergences, de rêve et de pragmatisme, nous avons conçu ensemble un évènement sur l'art de la relation qui a réuni 55 personnes dans la Drôme provençale. Les retours sont enthousiastes et réjouissants, mais comme la vie n'est pas un long fleuve tranquille, nous avons traversé des moments lumineux et des plus ténébreux.

Ce week-end a été intense, joyeux, parsemé aussi de contrariétés et de retournements de situation, de fluidité et d'anicroches. Un vrai terrain d'expérimentations...

Ainsi, lors de notre arrivée, la salle de séminaire ne répondait pas à nos besoins, trop petite ! De plus le premier soir un orage incroyable s'est abattu accompagné d'une pluie diluvienne. Nous n'avions pas tous les mêmes réactions, la même vision, le même rythme d'adaptation face à cet obstacle. J'étais déçue et en colère de constater que nous ne pourrions pas déployer le programme prévu. Je craignais que notre labeur d'un an ne puisse aboutir tel que nous l'avions prévu, avec beaucoup de soin pour les participants. Ce fut un moment de doute général, de remise en cause de notre préparation et du groupe, une menace pour notre cohésion d'équipe. En un clin d'œil nous étions redevenus des individus séparés à la recherche d'une faute, d'un responsable. Des moments comme celui-là nous en croisons tous professionnellement et personnellement. Malgré nos formations et expériences, nous sommes toujours des êtres humains imparfaits et apprenants. Ce soir-là, la créativité a rapidement repris sa place pour aller de l'avant et l'issue fut heureuse. Nous avons dû nous orienter vers un champ, en plein air, au pied de montagnes douces et inspirantes. Un pari risqué ! Heureusement la météo a été clémente le week-end.

Mener un projet collectif est très instructif, sur soi, sur les mécanismes collectifs et leur régulation.

J'éprouve souvent des difficultés face au stress, aux grandes contrariétés. Je vis les émotions intensément et il me faut un peu de temps pour respirer et me recentrer. Je ressens aussi de l'incompréhension face aux réactions de certaines personnes. Nous avons pu rebondir puis communiquer pour poser les émotions, être entendu et recréer de la cohésion. Ainsi nous avons tous fait de notre mieux pour mener ce week-end à bon port. Et les participants ont beaucoup apprécié !

Ma pépite ? J'ai réalisé de nouveau que ce sont les personnes qui nous activent le plus, qui nous dérangent, qui viennent gratter là où on n'aime pas, qui sont porteuses des bons apprentissages pour nous. Ce sont elles nos maîtres spirituels.

Je vous laisse méditer sur ma pépite. Qui sont les personnes qui vous énervent, vous agressent, vous irritent ? Qu'est-ce qui vous fait réagir ? Quel est le besoin qui est lié ? Prenez-vous assez soin de ce besoin ?

Retour sur l'université d'été 2025 de l'association Visions collectives

Equipe organisatrice de l'université d'été 2025 de Visions collectives sur l'art de la relation
Equipe organisatrice de l'université d'été 2025 de Visions collectives sur l'art de la relation

Pourquoi un cabinet de curiosités ?

La curiosité, une qualité motrice.

a close up of a person's eye with long lashes
a close up of a person's eye with long lashes

La curiosité (curia) est l’une des plus belles facultés humaines, c’est un remède (curatif) à l’ennui, la routine, l’engourdissement, l’ignorance, l’état dépressif.

On me demande souvent pourquoi avoir choisi "le cabinet de curiosités". Je me souviens avoir pensé au premier levier qui m'avait aidé et qui avait déclenché tous les autres. C'est celui-ci que je voulais partager en priorité. Et puis le cabinet de curiosités c'est un monde lié à un imaginaire puissant, non ?

La curiosité, “avoir cure”, prendre soin, c’est s’intéresser, porter son attention vers. C’est un moteur, une rencontre avec l’inconnu, le différent, le dérangeant, le dépaysant. La curiosité consiste à sortir de soi, c’est donc un mouvement irrépressible vers l’extérieur qui permet de s’interroger, de changer de regard sur le monde. C’est un voyage étonnant qui nous pousse aussi et paradoxalement à un retour à soi. Elle demande de la disponibilité , de la liberté, du courage pour s’aventurer et de l’ouverture d’esprit. Mais c'est aussi une faculté naturelle, instinctive, un plaisir d'enfant.

Elle permet d’apprendre à mieux se connaitre (goûts, avis, confiance, culture), elle est aussi à l’origine de nos liens par l’intérêt porté à l’autre et au monde. L’amitié est alors un élan de curiosité réciproque. Elle est élan de vie, désir, source d’admiration, de contemplation et de joie. La curiosité est créatrice par la prise de conscience qu’elle provoque, elle peut nous pousser à agir, à rechercher le sens. Elle est donc bien un outil pédagogique et thérapeutique, un « organe vital » selon J-P Martin (La Curiosité. Une raison de vivre).

Nous n’aborderons pas la curiosité excessive (curius), maladive, déplacée qui ne respecte pas l’intimité des autres et les liens sociaux (avec leurs espaces, distanciations). Celle qui est superficielle ou pulsion, qui se comporte comme un voyeur à la recherche de satisfactions ponctuelles et parfois inavouables.

Ref : Cairn : La curiosité : morale de la bonne distance (https://shs.cairn.info/revue-le-telemaque-2020-2-page-31?lang=fr)

Philomag (La Curiosité. Une raison de vivre)

person holding white flower on white textile
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A vous

A tous les cabossés, les vulnérables, les imparfaits qui souhaitent aller mieux.
A tous les trop sensibles, les pas assez rapides, ceux qui se sentent à l'étroit ou différents, ceux qui nourrissent de l'insatisfaction, de l'impuissance, de la frustration face à la marche du monde, à ses règles et absurdités.

Je vous invite à l'union, à l'entraide, à l'acceptation, à la joie et à la création d'un monde qui NOUS ressemble.
Je vous invite à sortir de votre coquille inconfortable et à vous regarder avec douceur.
Je vous invite à la tolérance pour vous et ceux qui vous entourent.
Je vous invite à la curiosité et à la créativité.

J'ai besoin de vous pour y arriver moi-même. J'ai beaucoup marché, cueilli de somptueuses et odorantes fleurs en abondance, ramassé tant de coquillages.
Aujourd'hui j'ai besoin de les partager et de récolter vos impressions, ressentis, réactions.
Je souhaite vivement tisser des connexions et les orner de ces fleurs et coquillages, et de ce que nous découvrirons encore ENSEMBLE.

Lettre aux vulnérables